Les jours de fractionnement représentent un avantage méconnu du droit du travail, permettant à certains salariés d’obtenir des jours de congé supplémentaires. Ce dispositif s’applique lorsque des congés sont pris en dehors de la période légale définie, soit entre le 1er novembre et le 30 avril. Cet article décrypte leur fonctionnement, et les implications pratiques pour les salariés et les entreprises.
Définition des jours de fractionnement
Les jours de fractionnement offrent une compensation en jours de congé supplémentaires pour les salariés qui fractionnent leurs congés principaux. Plus précisément, si un salarié décide de prendre une partie de ses 24 jours ouvrables de congé principal en dehors de la période légale (1er mai – 31 octobre), il peut bénéficier d’un ou deux jours supplémentaires selon certaines conditions.
Ce dispositif vise à inciter les salariés à répartir leurs congés sur l’ensemble de l’année, permettant ainsi aux entreprises de maintenir un fonctionnement optimal, notamment pendant les périodes creuses.
Comment bénéficier de la prime de précarité ?
Conditions d'attribution
Pour qu’un salarié puisse bénéficier des jours de fractionnement, certaines conditions doivent être remplies :
- Période légale de congés : Les congés principaux doivent être pris entre le 1er mai et le 31 octobre.
- Fractionnement : Si entre 3 et 12 jours de congés sont posés hors de cette période, le salarié peut prétendre à des jours supplémentaires.
- Règle des 12 jours consécutifs : Au moins 12 jours ouvrables doivent avoir été posés de manière continue pendant la période légale.
Calcul des jours supplémentaires
- Moins de 3 jours restants : Pas de jour supplémentaire.
- Entre 3 et 5 jours restants : 1 jour supplémentaire.
- 6 jours ou plus restants : 2 jours supplémentaires.
Cette règle simple permet une application uniforme, mais elle peut être aménagée en fonction des conventions collectives ou des accords d’entreprise.
Exemple de calcul :
Prenons un exemple concret pour illustrer : si un salarié prend 14 jours de congés en juillet, puis 6 jours en décembre, il respecte la règle des 12 jours consécutifs pendant la période légale et dispose de 6 jours fractionnés hors période légale. Il aura donc droit à 2 jours de fractionnement.
À noter que ces jours supplémentaires s’ajoutent aux droits acquis et ne peuvent être remplacés par une compensation financière, sauf en cas de rupture du contrat de travail.
La pratique en entreprise
Dans la réalité, l’application des jours de fractionnement varie :
- Certaines entreprises ignorent cette disposition et n’attribuent pas de jours supplémentaires, souvent par méconnaissance des règles.
- D’autres les octroient automatiquement, même si les conditions ne sont pas strictement respectées, en guise de geste en faveur du bien-être des salariés.
- Certaines demandent aux salariés de formaliser une renonciation, même lorsqu’ils remplissent les critères. Cette pratique peut être perçue comme dissuasive et engendrer des tensions si elle n’est pas accompagnée d’une communication claire.
Pour les salariés, il est donc important de bien se renseigner sur les règles applicables dans leur entreprise et de vérifier leur convention collective, qui peut inclure des dispositions spécifiques sur les congés payés et les jours de fractionnement.
Vous recherchez un emploi ?
Les limites et exceptions
Il existe des cas où le dispositif peut être aménagé, voire supprimé :
- Accords collectifs : Un accord d’entreprise ou de branche peut modifier les règles ou supprimer les jours de fractionnement. Ces modifications doivent cependant être clairement énoncées et conformes aux dispositions légales.
- Renonciation individuelle : Le salarié peut renoncer à ce droit par écrit. Cette renonciation doit être explicite ; elle ne peut être tacite, comme confirmé par la Cour de cassation (arrêt du 13 janvier 2016). Il est recommandé aux entreprises d’encadrer ce processus pour éviter tout contentieux.
- Suppression collective : Lorsqu’un accord collectif annule les jours de fractionnement, aucune démarche individuelle n’est nécessaire. Toutefois, une bonne communication auprès des salariés est essentielle pour éviter les incompréhensions.
Par ailleurs, certaines conventions collectives ou politiques d’entreprise peuvent prévoir des règles spécifiques ou des avantages supplémentaires liés aux jours de congé.
Impact sur la gestion des équipes
Les jours de fractionnement peuvent représenter un défi pour les employeurs, surtout dans les secteurs où la continuité du service est cruciale, comme la santé ou la logistique. Les accords collectifs permettent alors de trouver un équilibre entre les besoins des salariés et les impératifs opérationnels.
Gestion des jours de fractionnement
Pour garantir une gestion optimale des jours de fractionnement, les services RH doivent mettre en place un processus structuré :
- Analyse des données de congés : Intégrer un suivi automatisé des périodes de congés pris, notamment via des logiciels RH, permet d’identifier rapidement les salariés éligibles.
- Mise en conformité légale : Vérifier que les pratiques internes respectent le Code du travail et les conventions collectives applicables.
- Sensibilisation des managers : Informer les responsables d’équipe des règles applicables pour qu’ils puissent répondre aux questions des collaborateurs.
- Accompagnement des salariés : Mettre à disposition des fiches explicatives ou des FAQ sur l’intranet de l’entreprise afin de vulgariser les modalités d’application.
Une bonne gestion de ce dispositif ne garantit pas seulement la conformité légale ; elle permet aussi d’améliorer la satisfaction et la confiance des salariés envers leur employeur.
Importance de la communication interne
Une communication proactive est essentielle. En expliquant clairement les droits et les conditions d’attribution, les entreprises peuvent éviter les frustrations et les malentendus. Par exemple, une campagne d’information avant la période estivale peut rappeler aux salariés l’importance de respecter les règles pour bénéficier des jours de fractionnement.
Exemples concrets d’application des jours de fractionnement
Prenons quelques exemples pour illustrer le fonctionnement des jours de fractionnement :
Cas n°1
Un salarié prend 15 jours de congés en juillet et 6 jours en novembre. Ayant respecté la règle des 12 jours consécutifs en période légale et ayant fractionné 6 jours hors période, il bénéficie de 2 jours supplémentaires.
Cas n°2
Une salariée prend 12 jours en août et 4 jours en janvier. Avec seulement 4 jours hors période légale, elle obtient 1 jour supplémentaire.
Cas n°3
Un salarié pose tous ses congés entre juin et septembre. Il ne fractionne pas ses congés et n’a donc droit à aucun jour de fractionnement.
Ces exemples montrent l’importance pour les salariés de planifier leurs congés en tenant compte de ces règles pour maximiser leurs droits.
Votre aventure avec nous commence ici.
Trouvez votre emploi idéal proche de chez vous grâce à nos bureaux de proximité.



Points clés à retenir
- Qu’est-ce que les jours de fractionnement ? Ce sont des jours de congé supplémentaires accordés pour compenser des congés pris entre le 1er novembre et le 30 avril.
- Comment en bénéficier ? Le salarié doit avoir pris au moins 12 jours consécutifs de congés entre mai et octobre et avoir fractionné le reste hors de cette période légale.
- Quelles sont les exceptions ? Un accord collectif ou une renonciation individuelle peuvent limiter ou supprimer ce droit, mais la renonciation tacite n’est pas autorisée.
- Pourquoi est-ce important ? Les jours de fractionnement permettent de mieux répartir les congés sur l’année, contribuant à un meilleur équilibre entre les besoins des salariés et les impératifs de l’entreprise.
À retenir :
Qui peut bénéficier des jours de fractionnement ?
Il faut avoir pris au moins 12 jours consécutifs de congés entre le 1er mai et le 31 octobre, puis poser entre 3 et 12 jours de congés hors de cette période. Par exemple, 14 jours en juillet + 6 jours en décembre = 2 jours de fractionnement.
Combien de jours supplémentaires puis-je obtenir ?
Selon les jours pris hors période légale : moins de 3 jours = 0 jour supplémentaire, 3 à 5 jours = 1 jour, 6 jours ou plus = 2 jours. Ces jours viennent s’ajouter aux congés normaux, pas de compensation financière possible.
Puis-je renoncer aux jours de fractionnement ?
Oui, mais uniquement par écrit et explicitement. Une renonciation tacite n’est pas valable. La renonciation doit être claire pour éviter tout litige.
Mon entreprise peut-elle supprimer ce droit ?
Un accord collectif peut modifier ou supprimer les jours de fractionnement. Dans ce cas, la suppression s’applique à tous, sans besoin d’accord individuel, mais l’entreprise doit bien communiquer.
Comment vérifier si je peux bénéficier de ces jours ?
Consulte ta convention collective et la politique RH de ton entreprise. Si besoin, demande au service RH un suivi automatisé ou un tableau de tes congés pris hors période légale.
Que faire si mon employeur refuse de m’accorder ces jours ?
Demande-lui la justification écrite. Vérifie la convention collective. En cas de doute, contacte l’inspection du travail ou un représentant du personnel.
Comment bien planifier mes congés pour bénéficier des jours de fractionnement ?
Pose au moins 12 jours ouvrables consécutifs entre mai et octobre, puis fractionne 3 jours ou plus hors de cette période, par exemple en hiver. Ça maximise tes jours supplémentaires.
Ces jours de fractionnement sont-ils payés si je quitte l’entreprise ?
Non, ils ne sont pas monétisés sauf en cas de rupture du contrat. Les jours non pris doivent être rémunérés lors du départ.
Quel est l’intérêt pour l’entreprise d’appliquer ces jours ?
Cela aide à répartir les congés sur l’année, évitant les arrêts massifs en été et assurant la continuité de service.
Comment les managers doivent-ils gérer ces jours ?
Ils doivent être informés des règles pour accompagner leurs équipes, faciliter la planification et éviter les conflits liés aux congés fractionnés.